jeudi 5 novembre 2015

Le transport fluvial : une alternative éco-logistique


De nombreux riverains ont profité du soleil et des vacances, pour visiter les deux péniches amarrées vendredi et samedi, quai Defer à Tain. Banderoles, drapeaux, affiches sérigraphiées, chapiteau, impossible d'ignorer qu'il se passait quelque chose à bord. Mais quoi ? Une promotion du transport fluvial à l'échelle régionale. L'expérimentation d'une pratique écologique, à la fois dans l'air du temps et dans la continuité de la tradition marinière.

Sur la péniche Alizarine, le capitaine Raphaël et son matelot Cécile accueillaient les curieux, ravis de franchir la passerelle. A côté, sur la Tourmente, capitaine Sam et matelot Denis faisaient de même. Dans leurs cales, un stock de marchandises régionales en transit, vins et conserves d'Ardèche, miel et riz de Camargue, huile et confitures, potirons, transportés de Sète à Paris pour l'une, de Sète à Bordeaux pour l'autre, soit 1500 km par fleuves, rivières et canaux. Pas question, pour ces péniches des années 1930, bien restaurées, de vitesse performante : il faut compter 21 jours pour faire le trajet de Sète à Paris, avec une escale chaque soir, pour charger ou décharger les produits, informer le public, faire de la publicité, contacter les producteurs.
Au bout du voyage, la participation à la COP 21 à Paris, la fameuse conférence internationale sur le climat. Les Voies Navigables de France organisent l'accueil de l'Alizarine, espèrent la présence de la ministre de l’Écologie, pour soutenir ce projet de ligne régulière fluviale empruntant la plus ancienne "route des vins". Un potage avec les potirons transportés sera concoté par Cécile, porteuse du message : si on ne peut pas changer le climat, changeons nos pratiques!

En France, le transport fluvial bénéficie du meilleur réseau d'Europe, mais il a été abandonné au profit du transport routier. Pourtant il faut une colonne de camions pour transporter autant de frêt qu'une seule péniche (les plus gros gabarits transportent jusqu'à l'équivalent de 200 camions). En Allemagne, le transport fluvial est incessant, on compte un bateau de commerce sur le Rhin toutes les 5 secondes, contre un toutes les 5 heures sur le Rhône.
A l'heure des économies d'énergie, des routes embouteillées, des accidents multiples, un transport qui réduit la consommation d'énergie, ce n'est pas une idée ... barge !

En savoir plus : http://bateau-alizarine.fr/

Article publié dans le JTT.

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